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Bonjour! Comment vont vos crépinettes ? Pour ce nouvel article, j'ai décidé de continuer dans l'hors thématique principal et d'aller vers un peu de #BlackCulture !
Pour cela, je vais commencer par l'un de mes films Afro Caribéens préférés : Rue Cases-Nègres ! En 1930, au sein d'une grande plantation, deux rangées de cases de bois désertées par les adultes qui "travaillent" la canne à sucre. Pendant ce temps, la rue appartient aux enfants dont un : Josué, 11 ans, orphelin et élevé par sa grand-mère, Man Tine. Cette dernière a un but, un rêve, un espoir : faire étudier Josué pour qu'il devienne quelqu'un. Pour réaliser ce rêve, il faudra faire les frais d'un grand sacrifice : faire quitter Josué la rue Cases-Nègres.
Rue Cases-Nègres est en réalité un grand roman antillais de Joseph Zobel, un romancier poète antillais et considéré comme l'un des auteurs les plus significatifs de la littérature antillaise.
Rue Cases-Nègres a été publié pour la première fois en 1950 après quelques démarchages compliqués auprès des maisons d'éditions. Les Éditions Albin Michel, un des piliers des premiers groupes éditoriaux français refusent de le publier, car l'usage des tournures inspirées du créole dérange. C'est Alioune Diop, qui accepte d'éditer ce grand chef d'oeuvre dans sa toute nouvelle maison d'Édition Présence Africaine.
En 1983, Euzhan Palcy décide de réaliser son premier long-métrage en adaptant ce grand roman connu aux Antilles et en Afrique. Grâce à ce film, elle réalise alors un coup de maître exceptionnel. En y mettant toute sa passion, son engagement, ses émotions et sa détermination, ce petit film, devient un grand film qui obtient des prix de renommée :
- 1983 : le Lion d'Argent spécial pour la meilleure première oeuvre à la 40° Mostra de Venise. Darling Légitimus remporte la Coupe Volpi de la meilleure actrice pour le rôle de M'man Tine ;
- 1984 : le César de la meilleure première oeuvre pour Euzhan Palcy ;
- 1985 : le Prix Public au 9° Festival panafricain du cinéma et de la télévision d'Ouagadoudou.
Dans ce film, il y a une scène qui m'a marqué, celle où Josué, un enfant de 11 ans s'inquiète de voir la case de son ami le vieillard, Monsieur Médouze fermée. Josué connaît les habitudes de ce Monsieur et il sait qu'à cette heure-ci il se repose avant que Josué n'arrive pour échanger avec lui. Or ce soir-là, la case est fermée, éteinte et tristement vide.
Cet enfant n'a pas hésité à en parler à sa grand-mère qui a immédiatement prévenu les habitants de la rue Case-Nègres. Ces derniers se sont empressés pour partir dans les champs de canne dans la nuit pour retrouver Monsieur Médouze.
En voyant cette scène, pour la première fois, car cette fois-ci, je la voyais différemment, je me suis demandée où était passé certaines valeurs humaines ?
Dans la culture Antillaise dans laquelle j'ai grandi, les "anciens" restaient chez eux jusqu'au bout de leur vie et même s'ils mouraient seuls chez eux, il y avait toujours un voisin ou un membre de la famille qui passait les voir régulièrement. Ils prenaient le temps de parler, de s'écouter et de s'entraider.
De nos jours, ces notions et valeurs sont devenues presque obsolètes.
Cette scène m'a brisée le coeur, car aussi simple soit-elle, elle m'a fait penser à ma situation personnelle, mais également à la vie sociale à laquelle j'appartiens.
En dehors de cette scène, il y a aussi le courage et la détermination de Man Tine pour son petit-fils. Du haut de son grand âge, elle ne peut pas se reposer. L'esclavage est aboli, mais si elle ne travaille pas, qui va nourrir Josué ? Qui va mettre de l'argent de côté pour qu'il puisse intégrer une école et avoir ainsi un avenir digne de ce nom ?
Une femme. Dans la culture Antillaise, les femmes étaient celles qui en faisaient le plus pour leurs enfants. De nos jours la situation a évolué et les hommes assument de plus en plus leurs responsabilités, même si l'égalité n'est pas encore totale ...
Avez-vous lu le roman ou vu le film ? Qu'en avez-vous pensé ?